ORIGINE DU RAKU
Le terme raku supporte à lui seul de multiples significations, historiques, techniques et aussi culturelles.
Le terme est suffisamment adopté pour que nous puissions le conserver actuellement, il maintient un lien profond avec le raku originel, en cela qu'il relève du sens et non pas uniquement de la technique.
C'est au Japon, au milieu du XVI° siècle, qu'est apparue la céramique « raku ». elle est née de la rencontre d'un modeste potier, CHORIJO , et d'un grand lettré, grand maître du Thé, RIKYU, celui-là même qui avait élaboré les règles de la cérémonie du Thé.
Les bols de CHORIJO avaient la simplicité, le naturel et le charme de l'irrégularité, caractéristiques du « WABI », univers esthétique prisé dans la philosophie ZEN.
RIKYU lui commanda une série de bols dont la beauté brute et asymétrique fut vantée jusqu'à la cour de l'empereur.
Émerveillé, ce dernier accorda au potier et à ses descendants l'honneur de signer leurs œuvres du sceau en or portant l'idéogramme « RAKU », ce qui signifie « le Plaisir », la « jouissance spirituelle » « bonheur » « joie »…
Ainsi, la dynastie Raku, forte de son titre et de ses commandes officielles, se perpétue jusqu'à la 15° génération qui, de nos jours travaille encore à Kyoto.
En marge de cette lignée reconnue, d'autres potiers, poètes, peintres et calligraphes, pratiquent cette céramique et parmi eux certains, très proches de la famille Raku, y apporteront une empreinte très personnelle.
Ce nom « raku », fut donné à toute la production de la dynastie de potiers descendants de Chorijo et par extension, aux autres bols créés selon l'esprit WABI
WABI : quête de la beauté dans ce qui est simple et naturel, et rejet de tout ce qui est apprêté. La cérémonie du thé devient alors « une discipline esthétique basée sur la loi bouddhique, visant à atteindre le salut spirituel »(Sen no Rikyu)
D'après Camille Virot « dossier raku »
LE BOL
Modelés ou tournés, ceux-ci possèdent une forme volontairement rustique et souvent asymétrique.
L'aspect très particulier de ces pièces est donné par le jeu d'engobes blancs ou colorés, de glaçures, couches vitrifiées qui accentuent les couleurs et donnent son étanchéité au bol. Ils sont cuits dans des fours à bois. Les pièces sont défournées à chaud. Les irrégularités de surface et de couleurs, les accidents de cuisson jouent un rôle important, car selon l'esprit « WABI », le potier doit savoir accueillir la part d'imprévu inhérente à toute création.
Très expressifs, ces bols témoignent intimement de la personnalité du potier qui les a fabriqués, mais sont également difficiles à dater et à attribuer car chacun est profondément différent des autres.
AUJOURD'HUI
Cette technique rapportée du Japon par Soldner aux Etats-Unis et Bernard Leach en Angleterre vers 1950 s'est vu appropriée par les céramistes occidentaux désireux de changer leurs pratiques et de se rapprocher de la philosophie ZEN et des arts primitifs.
LA PRATIQUE : L'Art des cuissons rapides.
Le raku est maintenant une technique de cuisson mise au service de
pièces artistiques, de sculptures mais aussi de bols, rentrant dans la philosophie du zen.
Attirée depuis longtemps par les arts primitifs, j'ai rencontré dans cette technique de cuisson une pratique qui me correspond parfaitement : réalisation de pièces très sobres, mises en valeur par ce système de cuisson .
La découverte des pièces après lavage est toujours une surprise, pour moi, cette pratique me rend sereine et m'apaise.
Les différentes phases de fabrication
1. fabrication de la pièce : en terre réfractaire, qui contient de la céramique concassée appelée chamotte.
2. séchage pendant 8 jours
3. 1ère cuisson dans mon four électrique à 980 ° (plus la température est élevée, plus la pièce sera solide. On obtient un biscuit ou dégourdi)
4. application de l'émail, ou glaçure : fondant composé de silice, feldspath, chaux …additionné de colorant : oxyde ou pigment.
5. cuisson raku proprement dite
6. Les différents procédés
1. le raku
2. le raku nu
3. le raku mat ou copper mat
4. l'enfumage.
Bibliographie : « dossier raku » de Camille Virot.
« le RAKU » de Jacques G.Peiffer